L’ouvrage de la Falouse
Situé à 4 km de Verdun, ce bastion est édifié tout en béton armé. Une ceinture de réseaux barbelés remplace les fossés du type Séré.
La maçonnerie en moellons est abandonnée. L’ensemble est enterré, à part le casernement où des ouvertures donnent sur l’extérieur. L’ouvrage de la Falouse, préfigurant ceux de la ligne Maginot, comporte 3 niveaux :
- En surface : sur la structure et derrière les barbelés, une couronne de parapets reliés par des tranchées permet aux défenseurs d’interdire l’approche du fortin.
- À l’intérieur : sous la carapace de béton armé spécial, le casernement, les locaux de service, de maintenance, de subsistance, de communication et aux extrémités, les tourelles de canons et de mitrailleuses.
- Au sous-sol : les réserves d’eau, la chaufferie et son calorifère,et enfin, les deux souterrains d’évacuation en cas d’investissement par l’ennemi.
L’ouvrage de la Falouse comprend une caserne pour 68 officiers, sous-officiers et soldats pouvant être couchés, plus 60 assis dans les coursives. À l’extrémité gauche la tourelle de canons (2 tubes) jumelés de 75 raccourcis, à tir rapide. À l’autre extrémité, la tourelle de mitrailleuses Hotchkiss de 8mm à tir alterné; ces 2 tourelles sont à éclipse et tout azimut. Cet ensemble est protégé par une carapace de béton armé de 1,6 m d’épaisseur.
Le projet définitif de la construction n’est adopté qu’en 1905.
Le devis s’élève à 550 000 francs or.
Le rôle de l’ouvrage de la Falouse sera de pratiquer des feux rasants sur la vallée de la Meuse et de battre les pentes des forts de Dugny et Haudainville (qui ne peuvent interdire le défilement en fond de vallée, masqué par la configuration du terrain en déclivité et par les ruptures de pentes).
D’une superficie de 4 ha, l’ouvrage de la Falouse, bien que situé à moins de 8 km du front, n’a pas essuyé le feu de l’ennemi durant la Grande Guerre. Il fut utilisé comme lieu de repos et de passage des troupes montantes et descendantes.
Sa garnison, composée de 118 soldats, s’y reposait en alternance avec 118 autres sous le feu infernal, dans l’Ouvrage de la Laufée, au centre de la tourmente.
En 1916, il devint le pivot de défense de la rive droite de la Meuse, ligne de repli hâtivement préparée pour pallier une éventuelle perte de Verdun.