Yvette Duval

Yvette Duval est née à Frênes-en-Woëvre en 1920; elle était attachée à la terre de Belleray par ses origines maternelles.
Nombre de ses créations trônent dans la salle du Conseil, véritable petit musée dédié à l’artiste.
Morceaux choisis :

La Marianne sans visage (1992)

En 1992, lorsqu’ont commencé à être dévoilés les premiers portraits de « Marianne vedette de cinéma », prenant des célébrités pour représenter l’image d’une nation toute entière, Yvette Duval imagine Marianne sans visage et compose le tableau « Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre ».
Maurice Agulhon commentera l’œuvre dans “Les métamorphoses de Marianne” :

C’est ici qu’il faudrait placer la suggestion, évidemment assez peu réaliste, mais belle et mûrement réfléchie, et méritant par conséquent sa place dans cette revue, de l’artiste peintre Yvette Duval : une Marianne sans visage du tout ! Peinture d’un bonnet phrygien, très beau (inspiré d’un buste révolutionnaire de Dupré) mais vide, sans nulle tête. On garderait ainsi le rattachement légitime à la Révolution et à la tradition républicaine, mais en éliminant tout ce qui fait difficulté d’habitude et que notre auteur déclare ne pas aimer : ni “les bustes de vedettes de cinéma, de music-hall, etc.” ni “les désuètes matrones gréco-romaines”. Ce sont bien là, en effet, les deux écueils. Mais cette critique lucide et radicale a peu de chance d’être entendue, et la plupart des nouveaux créateurs, tenant malgré tout à donner à Marianne un visage, continueront à chercher le modèle idéal du côté du genre populaire expressif.

Voir aussi : Courrier de Jacques Faizant à Yvette Duval

La Croix de Lorraine : pour la Tempête et pour l’Azur (19XX)

Œuvre exposée à la mairie de Verdun

Poème : Pour la Tempête et pour l’Azur

Sur un fond de laque rouge, la Croix de Lorraine, toute de pierres et de pierreries, affrontant, à bord des ailes de la Victoire et « la tête aux cieux dressée », un océan tumultueux : voilà qui semble relever totalement de l’imaginaire… Cependant, rien n’y est gratuit, de pure fantaisie, tout, même ce qui semble le plus contraire à la vraissemblance, vise à exprimer quelque chose de bien réel.

Yvette Duval
Extrait de « Nos Croix de Lorraine »

La France rayonnante (1990)

Télécharger (17,1 Mo) : Recueil

Devant ce tableau, comment oublierait-on la Patrie dans une région où, de tous côtés, on rencontre la Citadelle, les Monuments aux Morts et de la Victoire, Douaumont, la Voie Sacrée, les village martyrisés et leurs nécropoles.
Ses trois couleurs, celles du drapeau, aux nuances morcelées, évoquent les drapeaux neufs, les pâlis par le temps, les lacérés par les combats, les ensanglantés, les souillés par ceci ou par cela.
Ce tableau est un hymne au patriotisme dans un lieu – la Mairie – où chacun, inéluctablement, vient naître et mourir dans les registres de l’État Civil, où les élus veillent, en principe, sur les intérêts de la commune et où les électeurs votent pour les strates de la Nation, selon le cérémonial démocratique.
Selon l’expression chère aux armées républicaines :

Le bleu à la hampe;
Le rouge au vent.

Jean Lequy

Je chante dans mon vallon (1995)

Explication de l’œuvre par Yvette Duval

Hommage du Drapeau à ses Défenseurs (1995)

Diptyque sur fond or, de part et d’autre de la plaque commémorative dédiée aux treize enfants du village morts pour la France.
Réalisé en hommage à ceux qui ont payé de leur vie notre salut.

Ce “dépôt de gerbes” n’est plus dans l’ordre de la vie, mais au-delà, dans l’ordre de la mort, une veillée du souvenir en quelque sorte. Ces bouquets aux trois couleurs, comme le drapeau, assure une garde qui encadre la plaque de marbre où sont inscrits treize noms.
Dans le dispositif militaire, le drapeau est au centre. À la mairie, il encadre et joue le rôle de garde pour l’éternité.
Ces ensembles, par leur foi patriotique, leur ingéniosité dans la mise en forme des symboles, ont tout pour remplir un rôle de transmission des valeurs patriotiques, comme un étendard qu’il convient de transmettre d’âge en âge, ou une flamme olympique de main en main.

Jean Lequy

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